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B.R.F.

Et non,B.R.F.  n’est pas un groupe de rock super en vogue Mesdames, le B.R.F. ou Bois Raméal Fragmenté, c’est le nom de baptême donné à une technique de fertilisation naturelle.

BRF c’est un mélange de résidus de broyage de rameaux de bois frais. Mon papa (qui est le plus fort de tout les papas… ne soufflées pas bandes de jalouses) l’a comprise depuis plusieurs années, et tente tant bien que mal d’en organiser la mise en place. Dans le principe, ça n’est pas compliqué : des déchets verts, un broyeur, un épandeur. Le résultat : des terres riches en pédofaune et pédoflore ; des terres aérées et riches en éléments magnésium, potasse et engrais naturels ; et une pédofaune genre vers de terre qui se développe ; qui dit vers de terre dit sol riche en nutriment comme en pleine forêt. Ce système de recyclage naturel permet de limiter, voire de supprimer le labour, les apports d’engrais chimique et l’irrigation.

Si j’ai pu mettre un nom sur la technique employée par mon pôpa (OK – j’arrête) c’est grâce à un article parut dans le Réussir vigne juillet-août 2011, et avec l’article page 26 sur le couple BOURGUIGNON. Pour ceux qui ne le savent pas, le couple M. et Mme Bourguignon est une référence incontestée en agronomie. Ils ont pendant prés de 30 ans implanté des vignobles, et apporté conseil aux vignerons du monde entier. Leur vignoble tout neuf a pu bénéficier du BRF avant même sa plantation. Le résultat est génial ! un sol superficiel qui gagne en souplesse et une activité biologique incensée. « on s’attendait avec le BRF à ce que l’activité biologique du sol reparte mais peut être pas à ce point. On a autant d’activité biologique que dans un sol de forêt. Résultat : tous les piquets de vigne en bois ont été pourris en un an ! » Tout comme quelqu’un que je connais bien, le couple a semé des céréales et des légumineuses pour aider à la décomposition des débris végétaux épandus.

Chez nous aussi, voilà maintenant une dizaine d’année que l’épandage « intensif » de matière organique est pratiqué.
Nous épandons beaucoup de fumier de cheval, parce que nous sommes entouré de centres équestres, et aujourd’hui nous pouvons mesurer les premiers résultats de cette pratique (et oui – la viticulture est un monde de patience…)

L’inconvénient du fumier, est qu’il faut établir des zones tampons, parce que le fumier frais épendu aurait l’effet inverse – consommation excessive d’azote, élément essentiel au bon développement de tout végétaux – Les vignes, et particulièrement les fragiles Mourvèdres ainsi que nos vieux Syrah, répondent positivement au traitement. On remarque aujourd’hui une production beaucoup plus régulière, des maturités acceptables -alors que nous avions de gros problèmes avec les Mourvèdres – (en effet nous sommes sur des terres argilo-calcaires très compactes).
Nous ne griffons jamais nos terres, les vers de terres le font pour nous ! Cette année 2011, peu avant les vendanges, nous avons décidé  de pratiquer un labour afin de semer des graines de luzernes. Objectif : amener un surplus de matière organique, qui sera broyée au printemps. Lors du griffage nous avons remarquer une couche épaisse d’au moins 25 cm de terre brune, maléable et aérée, sur laquelle nous remarquons des traces de galeries de vers de terre,preuve d’une activité pédologique importante.

La conclusion de ce bien long post est de démontrer que l’apport en matière organique s’insrit dans la démarche de l’agriculture raisonnée de demain. Stop à l’irrigation qui est un non-sens dans le monde de la viticulture, stop aux allées et venus des tracteurs et des labours, qui fragilisent la progression racinaire (écrasement et arrachages des racines et radicelles) et tue surement une grande partie de la microfaune, et stop aux apports en engrais chimiques qui n’apportent aucunes solutions dans le temps face qux carrences des sols,et  qui ne sont pas assimilés par la microfaune.

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